A Georges Suffren.
Avec ses flancs d'éphèbe et ses hanches de femme
Elle danse, elle mime, en devant le miroir
Elle érige son corps plus souple qu'une lame
Et porte dans sa chair la tendresse du soir.
Mais son corps bondissant avec agilité
Ignore le plaisir déchirant et ses plaintes:
Offrant son buste étroit d'une caresse feinte
Elle danse l'orgueil de sa virginité.
Puis elle imite le réveil et sa torpeur,
Elle s'anime, vibre, et palpitante, danse
L'étonnement, le rire aigu, l'indifférence,
La paresse enfantine, et puis soudain, la peur.
Car ondoyant au rythme obsédant des cymbales
Elle frémit, tressaille en de grands frissons brefs;
Ses seins dardés dehors prennent un dur relief
Et son torse ondulant se fige sur les dalles.
Alors en rythmes fous, de tout son corps mouvant
Elle danse, éperdue, l'angoisse de sa chair
Et la peur du plaisir qui la mord comme un fer
En livrant le secret de son corps décevant.
Renversée sur sa croupe elle étire les bras
Anxieuse, du geste douloureux et las
De celles qu'ont meurtri de savantes étreintes,
Et ses yeux vacillants semblent mimer la craintre...
Enfin - froide, orgueilleuse, - elle se cambre toute
Ployant son torse dur sur ses reins musculeux,
Et son rire léger s'égrène goutte à goutte
Dans la calme impudeur de son corps onduleux.
Janvier 1925.
Jean Hyacinthe-Loyson in LE COLLIER DES SONGES (1925)
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